Prenez un beurre noisette et faites-en une crème d’épinards bien gourmande, plongez-y des farfalle al dente, ajoutez quelques champignons saisis, des blettes fondantes et des noisettes torréfiées. C’est tout simple, tout vert, ça ressemble à une forêt et se sert avec une lampée de Cédric Burnside.
C’est un de ces plats du dimanche qu’on découpe à table et sert à la louche, trait d’union d’une famille réunie ou recomposée le temps d’un déjeuner, agrémenté d’une sauce d’inspiration argentine et uruguayenne qui, en Amérique du Sud, accompagne souvent les « asados » (viandes grillées sur le feu sacré du barbecue). A déguster en se dandinant sur « Groovetime » de Monguito Santamaria.
Avec une botte de carottes et des céréales, des agrumes et quelques noisettes, on peut cuisiner un plat de fêtes qui rend heureux et fait swinguer les saveurs. La langue devient dancefloor. Doux et acide, ça twiste… c’est du James Brown sous les papilles.
A l’image du « Crawling kingsnake » des Black Keys, le Pianomandoline vient jusqu’à vous, en rampant, sans faire de bruit, tapi dans l’ombre, un chou-fleur à la main et une poignée de noisettes dans l’autre. Cinq minutes plus tard, vous serez envoûtés et finirez même mordus de chou-fleur.
Comment rendre hommage à cette betterave, qui ne prend que des coups alors qu’elle rêve d’honneurs, que personne n’aime et qu’on maltraite dans toutes les cantines scolaires ? Il n’y a guère que la voix de Cat Power, belle comme le soleil à travers les feuilles rouges de l’automne, pour lui redonner ses lettres de noblesse. Mesdames, messieurs, ouvrez grands vos yeux et regardez cette betterave qui monte sur le ring pour mettre KO les autres légumes : c’est désormais elle « la championne ».
Parce que ce plat sonne comme les oracles rendus par le Prophète préféré du Pianomandoline, cette assiette monochrome tout en rondeur et en élégance, ponctuée de quelques éclats de vivacité, est à déguster sur une nappe immaculée, d’une blancheur parfaite, en convoquant la parole divine de Nick Cave et ses mauvaises graines.
Une soupe aux couleurs de l’automne qui se déguste, au coin du feu, lové.e dans la chaleur des flammes et de la voix d’Anthony Hamilton.
Bienvenue en Louisiane, là où le « pulled pork » et les épices cajun régalent toutes les tribus de la Nouvelle-Orléans qui dansent, rassemblées, autour d’un gigantesque barbecue. Un plat de partage à déguster, avec les vôtres, en célébrant Cha Wa à grands coups de serviette blanche.
Une recette facile pour adulte indolent. Un cake frais et léger, idéal pour succomber à la langueur de l’été, à emporter en pique-nique et à déguster sur une fouta jaune soleil, en écoutant « Summertime » de Billy Stewart.
Le mieux est parfois l’ennemi du bien. Sébastien Tellier l’a bien compris quand il a enregistré Sessions. Son ambition ? « Faire de la musique ultrasimple dans un studio ». Alors goûtez à la simplicité avec ces pommes de terre, vivez « la Dolce Vita » en cuisine.
Le pianomandoline 